❝ CONTEXTE - change of seasons.

change of seasons

❝ it could be paradise ❞

Les pieds dans l'eau, un sentiment de bien être qui m'envahi peu à peu le corps, j'ai cette soudaine impression que tout va pour le mieux et qu'étrangement, les problèmes n'existent plus. Je sais que ce bonheur est éphémère, je sais que viendra le moment où je devrai retourner à la réalité des choses, le train train quotidien reprendra son chemin et je devrai suivre. Néanmoins, pour l'instant, je profite et rien d'autre. À bien y penser, je passerais ma vie ici, couché contre ce sable brûlant, un cola en mains. « Ils pourraient pas retourner d'où ils viennent ceux-là ? » Dans un soupire, je tente de jouer les sourdes oreilles, mais en vain. Leurs murmures m'atteignent et m'arrachent toute envie de continuer ce bain de soleil. C'est toujours ainsi, toujours la même histoire. Avec ces quelques cinq cent habitants, Crooked Island est le petit village par excellence. Certes il est géographiquement considéré comme une île, mais avec ces petites maisons en bois, ces gens qui vivent comme dans une grande famille, le terme village serait sans nul doute plus approprié. N'empêche, je suis tout de même ici depuis déjà trois mois et pourtant, plus de la moitié ne semblent pas s'être fait à mon arrivé, ni à celle des autres fraîchement débarqués. Selon moi, c'est d'un ridicule. Certes, ils voient leur petite île devenir un grand attrait touristique et il n'est sans doute pas facile pour eux de voir arriver autant de nouveaux, mais ne devraient-ils pas s'y faire ? À savoir pourquoi, ils préfèrent jouer les gamins, les possessifs envers une terre, une île. Le bout des pieds toujours dans l'eau, je ne peux m'empêcher de balayer du regard la plage, le sourire en moins. Si pour certains ma présence ne semble causer aucuns problèmes, pour d'autres ce n'est pas le cas. Décidément, ils tiennent réellement à leur habitat. Soudainement moins bien, je me lève, attrape ma serviette et file. Je me plais à Crooked Island, je n'aurais jamais pu trouver meilleur endroit pour vivre, mais cette petit guerre est en train de me rendre complètement malade. On se croirait dans un film, le cliché d'Hollywood. Ceux qui ont toujours vécu ici et qui protègent de trop près leur petit tas de sable, ceux qui ont toujours vécu ici mais qui s'en fiche et puis il y a nous, les autres, les nouveaux comme on dit.